La noyade est un accident qui sort du commun de par ses différents degrés de noyade. La noyade ne se résume pas à l’image qu’on le grand public à savoir les poumons de la victime remplis d’eau. Pourtant, chez certains noyés, on peut ne pas retrouver d’eau dans les poumons.
En savoir plus :
- Les mécanismes de la noyade
- Lexique de la noyage
Définition de la noyade

La pénétration d’eau, même en infime quantité, dans les voies respiratoires, provoque une
apnée réflexe : l’épiglotte se ferme pour protéger les voies respiratoires, empêchant de respirer même lorsque la tête se retrouve hors de l’eau.
Par conséquent, l’oxygène disponible dans l’organisme diminue : on parle d’
hypoxie. Les séquelles persistantes après la noyade de la victime sont fonction de l’importance de l’hypoxie et de sa durée, mais l’éventuelle présence d’eau dans les poumons cause un
œdème pulmonaire traumatique. Cet œdème, ainsi que l’eau ayant pénétré, gênent les échanges gazeux au niveau de la paroi alvéolaire et maintiennent le déficit d’oxygène même si la personne respire spontanément.
Les différents types de noyade
L’eau est un milieu hostile et la submersion va entraîner l’inondation des voies aériennes. Cette submersion peut être primitive ou secondaire.
Noyade primitive
Par noyade primaire on entend que l’inondation des voies respiratoires se fait AVANT la perte de connaissance et l’arrêt respiratoire. Elle se produit dans les cas où :
-
une personne ne sachant pas nager tombe dans l’eau puis coule par insuffisance technique après s’être débattue dans une lutte intense pour la vie.
-
un nageur expérimenté a dépassé ses possibilités et se noie après épuisement. Cette situation est favorisée par du « clapot ».
Dans ces cas, la victime « boit la tasse ». Une partie de l’eau est avalée, l’autre partie passe dans les poumons et provoque une asphyxie progressive, immédiatement irréversible, dont l’état terminal est une syncope anoxique (manque d’oxygène).La victime devient “bleu” par son manque d’oxygene
Noyade secondaire
Par noyade secondaire on entend que l’inondation des voies respiratoires se fait
APRES la perte de connaissance et l’arrêt respiratoire. L’inondation est soit active (reprise sous l’eau des mouvements respiratoires), soit passive (par infiltration, la victime coule).
Les différents stades de la noyade
Stade 1 : aquastress
Caractérisé par l”effort important que vient de faire une victime dans la panique, il peut y avoir un peu d’eau dans l’estomac MAIS sans inhalation.
Signes |
Conduite à tenir |
- victime consciente ;
- pas de trouble ventilatoire ;
- pas de trouble circulatoire ;
- frissons, épuisement, angoisse.
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- réchauffer et rassurer la victime ;
- bilan complet ;
- Apport de sucre face à l’effort.
- Pas d’oxygène car pas d’inhalation ;
- faire examiner par un médecin.
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Stade 2 : hypoxique ou petite noyade
Caractérisé par la présence d’eau dans l’estomac avec
légère inhalation.
Signes |
Conduite à tenir |
- victime consciente ;
- respiration: rapide, superficielle… ;
- pas de trouble circulatoire ;
- Victime épuisée, angoissés et présente un encombrement avec gêne respiratoire et toux.
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- réchauffer et rassurer la victime ;
- bilan complet ;
- oxygène par inhalation ;
- médicaliser.
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Stade 3 : grand hypoxique ou grande noyade
Caractérisé par la présence d’une grande quantité d’eau dans l’estomac avec
inhalation.
Signes |
Conduite à tenir |
- conscience: somnolence ou coma avec agitation ;
- cyanose des lèvres et des extrémités ;
- détresse ventilatoire ;
- circulation: pouls frappés et rapide.
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- Réchauffer la victime ;
- libération rapide des voies aériennes ;
- P.L.S.
- bilan complet ;
- Oxygène en inhalation – Insufflation (ou bouche à bouche) si victime en arrêt respiratoire;
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Stade 4 : anoxique
Caractérisé par la présence d’une grande quantité d’eau dans l’estomac avec
un nombre élevé d’alvéoles lésées. Le stade 4 c’est aussi un arrêt circulatoire complet avec état de mort apparente.
Information : Le nombre d’alvéoles est déjà lésé dés le stade II, dans le IV il est très important entraînant une inefficacité respiratoire.
Signes |
Conduite à tenir |
- arrêt ventilatoire… ;
- circulation: pouls très filant perçu au niveau de la fémorale et des carotides. La tension artérielle est imprenable.
- Pas de pulsation = arrêt cardiaque
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- libération rapide des voies aériennes ;
- oxygène par insufflation (ou bouche à bouche) ;
- bilan circulatoire ;
- massage cardiaque externe et oxygénothèrapie.
- Utilisation du DSA
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La conduite à tenir
Le secouriste doit atteindre la victime le plus rapidement possible. Si il y a suspicion d’un traumatisme (plongeon), la victimes est extraite de l’eau en position horizontale, en respectant l’axe tête-cou-tronc et en stabilisant la tête en position neutre. La ventilation artificielle est débutée
le plus précocement possible, sur l’eau, alors que les manœuvres de réanimation cardiaque sont entreprises à terre, sur un plan dur.
Ventilation
L’assistance ventilatoire par du bouche à bouche est la première manœuvre de réanimation à effectuer.
Massage cardiaque
Le pouls peut être difficile à percevoir chez un « quasi-noyé » hypothermie. En l’absence de pouls, le massage cardiaque est débuté sur un plan dur. S’il existe un D.S.A., il doit être mis en place le plus rapidement possible
Mesures complémentaires
Dès que le massage cardiaque n’est plus nécessaire, les patients inconscients sont mis en P.L.S., les vêtements mouillés sont retirés et une couverture de survie est mise en place.
Une surveillance constante est primordiale jusqu’à l’arrivée d’un médecin.
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